10/ Neuvième Chapitre -
Ma
vie d'Adulte -
La
fin de ma carrière professionnelle ...
La
"PanAm" fut donc absorbée par la "Delta"
en 1991, y compris le personnel. Du jour au lendemain nous avions
dû changer de "casquette" en quelque sorte. Finis les
idées et les habitudes à la "PanAm", la compagnie qui
était spécialisée en vols internationaux et intercontinentaux.
Il à fallu s'ajuster aux idées de la "Delta", une
compagnie qui n'avait pratiquement aucune expérience dans les
vols "Intercontinentaux" ... En fait elle venait à
peine d'émerger de son statut de "Domestic Airline"
(compagnie intérieure) aux USA.
Donc
c'était à nous, anciens de la "PanAm" à apprendre aux
employés de la "Delta" comment nous travaillions. A
début cela ne posa pas de problèmes, mais bien vite, la
mentalité "de clocher" de la "Delta"
reprit le dessus. Ainsi, nous commencions à voir comment, petit à
petit, les anciens
"Panamers"
étaient remplaces. A Bruxelles nous avions encore eu de la
chance: Seul les "cadres
supérieurs"
avaient été remplacés.
Personnellement,
j'avais eu la chance d'avoir pu garder mon poste "Chef
de Département"
au service de Réservation et de la Billetterie. Mais les charges
et la paperasserie devenaient telles, que bientôt je fus submergé
par des tâches qui n'avaient plus grand chose à avoir avec mon
"job" initial.
Je
ne fus donc pas très heureux, mais je tenais bon. En 1993, je
reçus l'insigne de mes "25 ans" de bons et loyaux
services, ainsi que la "traditionnelle"
montre en or.
Il
faut que je clarifie cette "ancienneté" qui est bien
simple: Lors de la reprise en 1991, il avait été convenu, que
les "anciens" de la PanAm garderaient leur "séniorité"
(Photo
à droite: Mike au début des années 90 - toujours aussi
beau !)
La
"Delta" fit de très gros frais pour déménager les
Bureaux de la Direction, du "Marketing", la Réservation
et la Billetterie, vers un faubourg de Bruxelles. Jusqu'à présent
nos bureaux avaient toujours étés dans le "centre-ville".
Nous avions de tout nouveaux bureaux, une centrale téléphonique
et une informatique performante. Celle-ci calculait les
statistiques automatiquement et donc la performance du personnel.
En d'autres mots, le personnel, et donc moi-même, étions
étroitement surveillés. (Big brother watches you !) Bien sur
tout ce qui n'allait pas dans mon service était de ma faute... et
il fallut que je rende des comptes ! Alors que du temps de la
PanAm, je donnais entière satisfaction à mes
"supérieurs",
maintenant on commençait à me faire des reproches ... Cela
faisait bien sur partie de la stratégie de Delta d'éliminer les
"anciens" ... Il essayaient de dégoûter les gens de
façon qu'ils donneraient leur démission, pour ne pas devoir
payer de "préavis légal" ... Machiavélique !!!
Je
recommençais à déprimer sérieusement, ce qui ne manqua pas
d'inquiéter mon Mike chéri. Il m'avait dit:
"Tu
ne vas pas te rendre malade pour faire plaisir à la Delta"
...
Aussi
vers la fin de 1994, ne voyant pas venir d'amélioration dans
l’ambiance de travail, je décidais de "rendre
mon tablier"
de Chef de Service et de redevenir "simple" employé. A
ma grande surprise cela fut accepté, pour des raisons qu'ils
appelaient "a quality of life decision" (une décision
de qualité de vie). Une raison comme une autre, et en définitive
c'était un peu cela. En outre, j''eus l'agréable surprise, que
mes rémunérations restaient inchangées, et qu'il n'avaient donc
pas été revus à la baisse. ... Merci, Delta !
Mike,
lui, en était tout heureux et me disait que j'avais pris la bonne
décision. Il avait envie, me disait-il, que nous "vieillissent"
ensemble, afin de vivre une retraite paisible tous les deux,
ensemble. Il m'avait dit:
"I
don't want to see you in an early grave !" (je
ne veux pas te voir dans une tombe précocement) ... Il était
loin de s'imaginer que ce serait lui, qui finirait dans une tombe
"précoce" ...
Puis,
en 1995, patatras ! La nouvelle tomba que les services de
Réservations allait fermer. Tout ça après ces frais
d'installation de nouveaux bureaux. Tu parles d'un gaspillage. En
fait on avait annoncé la fermeture de TOUS les bureaux de
réservation en Europe, sauf celui de Londres. Delta avait fait
construire un grand "centre" de réservations a Londres.
L'ouverture était annoncé pour le début 1996. Les employés qui
le désiraient pouvaient demander leur transfert pour Londres. Les
frais de déménagement seraient payés par la Compagnie. Moi
aussi on m'avait offert le transfert, mais j'avais refusé, pour
des raisons évidentes. Pensez donc, à quelques années de ma
retraite, je n'allais pas me dépayser à nouveau, mais surtout il
y avait mon Mike, nos amis, notre maison et nos projets...
(Photo
à droite: Mike en 1996 et toujours aussi beau)
Mike
et moi nous avions des projets pour notre maison, comme je l'ai
déjà mentionné dans un chapitre précédent. Nous n'allions pas
abandonner tout ça.
En
outre, il y avait maman, qui était en très mauvaise santé
depuis le décès de papa.
Le
bureau ferma donc ses portes en février 1996 et tous mes
collègues partirent pour Londres. Quant à moi, on m'avait
demandé de rester un mois supplémentaire, afin de clôturer les
dossiers en cours et pour emballer et expédier le matériel. Je
partis en "pré-retraite"
en avril de cette même année.
Enfin
j'étais libre comme l'air, Ma carrière était arrivé à son
terme. Je pouvais enfin me consacrer à 100% à mon Mike chéri.
Comme mentionné plus haut, nous avions un projet, qui nous tenait
vraiment à cœur. Mike avait toujours rêvé d'ouvrir un jour des
"chambres
d'hôtes",
un "B&B"
... Voilà la raison pourquoi Mike et moi nous avions jeté notre
"dévolu" sur cette grosse maison que nous avions
achetés en 1976. Ce projet avait commencé a prendre forme dans
l'esprit de Mike, après le décès de Mr. Vanmoer. L'appartement
au deuxième était donc libre.
La
partie arrière je le pris pour moi, pour y héberger mon "hobby"
... J'aimais les trains miniatures, et j'y installais donc mon
"réseau" ... La partie avant allait devenir une chambre
d'hôtes. ... En fait il y aurait deux chambres, une au premier et
une au deuxième. Tous les deux avec une "salle de bains"
privée en "suite".
En
quittant mon emploi, j'avais touché le fruit de mon épargne
"groupe" et nous avions commencé l'aménagement des
chambres. D'abord le deuxième étage. Nous avions refait la salle
de bains. La chambre fut repeinte, on y plaça de la moquette. On
avait acheté deux lits d'une personne avec toute la literie. Nous
avions décidés que cette chambre serait une "TWIN" a
lits "jumeaux"... Ce fut un sacré travail, mais
finalement la chambre fut prête. Nous étions satisfaits du
résultat.
Maintenant
c'était au tour du premier étage. Comme la chambre était déjà
installée, puisque c'était notre chambre d'amis, tout ce qu'il y
avait à faire , c'était un nettoyage en profondeur et le
rafraîchissement de la salle de bains. Cette chambre est meublée
à l'ancienne, avec des meubles ayant appartenu à mes
grands-parents. Il y avait un lit, pour deux personnes.
En
1997, les chambres étaient prêtes. Nous avions fait appel à une
organisation qui s’appelait "Bed & Brussels"
et qui centralisaient les chambres d’hôtes de Bruxelles et qui
s'occupaient des réservations. Après une visite d'inspection,
nos chambres avaient étés acceptés (deux étoiles) ... Il ne
restait plus qu'a régler quelques formalité, du genre:
Assurance, TVA, une agrégation par la "COCOF" et de
Bruxelles-Tourisme.
Entre-temps,
Mike devait continuer à s'occuper de "New Horizons" qui
survécut tant bien que mal. Il n'y avait guère plus que deux ou
trois clients fidèles, dont le "mauvais payeur"
qu'était la "CE"
(
Nous deux dans notre cuisine, photo prise par un "hôte")
La
"COCOF" nous envoya un inspecteur pour vérifier que la
maison offrait les garanties de sécurité suffisantes en ce qui
concernait le gaz et l'électricité. L'inspecteur avait tout
déclaré comme étant conforme, a l'exception du tableau
électrique "général" dans la cave. Nous avons fait
appel à un électricien qui nous avait installé un tout nouveau
tableau et un nouveau compteur. Nous avions aussi remplacé la
chaudière qui commença à donner des signes de défaillance,
elle avait déjà plus de 25 ans d'Age. (Comme le temps avait
passé vite !) Nous avons profité de l'occasion de faire placer
un nouveau "boiler" d'une capacité de 250 litres. Cela
nous procurerait de l'eau chaude en suffisance, pour nos hôtes et
pour nous. Mais avec tout cela nos économies fondaient a vue
d'œil
Finalement,
ce fut fin 1997 que nous étions prêts à accueillir nos premiers
hôtes. Ce fut un succès immédiat, inespéré. Les clients
commencèrent à arriver régulièrement ... Nous avions des gens en
moyenne une à deux fois par semaine, et par chambre. Il faut dire
que notre maison est particulièrement bien située, à proximité
immédiate d'une station de Métro. Le "Palais des Expositions
est à quelques centaines de mètres. Le centre ville est facile
d'accès. La plupart de nos clients étaient soit des exposants aux
différents "salons", soit des visiteurs de ces
"salons" ... Et puis bien sûr, des touristes.
Nous
avons beaucoup aimé cette époque, qui était "faste" pour
nous. Mon Mike était heureux comme tout, de voir son "enfant"
avoir tant de succès. Cela nous aida à arrondir les fins de mois,
et d'étoffer nos économies, qui en avaient bien besoin.
Nous
avons hébergés des gens de toute Nationalité, Des Français,
des Anglais, des Italiens, mais aussi des Québécois, des Japonais,
que sais-je encore... Nous nous étions fait des amis partout.
Certains clients étaient revenus plusieurs années de suite.
Donc
encore une période heureuse de plus dans nos vies. Côté
sentiments, c'était toujours le beau fixe. Nous étions toujours
très amoureux de l'un l'autre. Nous ne pouvions pas se passer de
l'un l'autre. Nous faisions toujours tout ensemble. Le commissions,
le ménage, nos vacances, etc. ... Le jardin était toujours
impeccable. Bref, quand on apercevait Mike, Guy n'était jamais bien
loin, et vice-versa. Nous étions inséparables !
Cela
faisait plus de 30 ans que nous avions liés nos destins,
pour
notre plus grand bonheur ! ...
Dieu,
merci.
(Photos
ci-dessus : Mike adorait jouer au "Croquet" ... le voici
lors d'un "Tournoi" pour lequel nous nous étions déplacés
a Ramsgate dans le Kent ... n'est-il pas élégant dans ses "whites"
? (-vêtements blancs-) Moi je trouve à beau à croquer)
En 1999, un évènement
tragique avait eu lieu. La mort de maman. Depuis de longues années
déjà, sa santé était très précaire. Elle souffrait d'une
"Polyarthrite Evolutive", particulièrement incapacitante.
En outre elle souffrait d'une insuffisance rénale. Suite à un
évènement, dont je ne me rappelle plus, maman fut emmenée à
l'Hôpital Saint Jean. Là on apprit que ses reins ne fonctionnaient
plus du tout. Elle devrait subir une dialyse deux à trois fois par
semaine pour le restant de sa vie. Maman décida qu'elle ne voulait
pas cela., et qu'elle préférait mourir dignement. Elle avait
décidée qu'elle ne serait plus parmi nous, endéans les 3 jours. Et
en effet, elle mourût 3 jours plus tard. Je suis certain que ce fut
là une libération pour elle.
Juste avant de mourir, maman m'avait dit qu'elle n'approuvait pas la vie que je m'étais choisi. Néanmoins, elle m'a souhaité d'être heureux avec Mike. Ce que nous avons toujours été jusque là, Dieu merci.
Quelque jours plus tard, mon beau-frère, T..., fit un infarctus, suivi d'une attaque cérébrale. Heureusement, grâce à une intervention rapide et à la compétence des médecins, tout rentra dans l'ordre. On l'opéra et par la suite il n'en avait gardé que très peu de séquelles. Ce fût une période très stressante pour nous tous, et pour Nadine en particulier.
En ce qui concerne "New Horizons" cela continua, vaille que vaille. La "Commission" ne payait qu'au compte gouttes. En outre, l'Internet se développa de plus en plus. les entreprises, passaient leur commendes de livres et publications directement chez l'éditeur, évitant les intermédiaires. L'internet et l'informatique à été la cause de pas mal de "faillites". Heureusement pour nous le "B&B" marchait bien et cela nous aidait énormément pécuniairement.
Puisque "New Horizons" tournait au grand ralenti, Mike décida de chercher un "petit" boulot à mi-temps, afin de compenser un peu le manque à gagner. Il y avait toujours une hypothèque à payer, ainsi que le prêt pour le fonds de roulement de "New Horizons", qui courraient toujours. Il faut dire qu'a 55 ans, cela n'était pas évident d'encore trouver du travail. Mais Mike en trouva un assez rapidement. Le "American Club of Brussels" cherchait un "Office Manager". Mike se présenta et réussit l'examen d'entrée avec succès. Il fut engagé à mi-temps. Il y est resté jusqu'en avril 2009, quand il prit sa retraite.
Le "B&B" continua à fonctionner jusqu'en 2002. C'est cette année là que j'avais commencé à ressentir par intermittence des douleurs sourdes dans la poitrine et dans la mâchoire inférieure. Je n'y avait pas attaché beaucoup d'attention au début, mais au fur et à mesure que les semaines passaient, les douleurs s'accentuaient. Surtout quand il faisait froid. Un soir, -on était déjà couché-, ces douleurs devinrent telles, que Mike, m'ordonna de me rhabiller. Cela ne pouvait pas continuer comme ça. Il m'emmena aux urgences à l'hôpital Brugmann. Il avait pris la bonne décision, car on suspecta immédiatement un début d'infarctus. On me donna des médicaments et on me mit en "observation". De temps à autre une infirmière venait voir si j'allais bien. Je me faisais du "mauvais" sang pour Mike, je n'avais aucune idée ou il était passé.
Je demandais donc à l'infirmière, si elle savait ou Mike était passé. Elle me répondit qu'il y avait quelqu'un qui était assis sur un banc dans le corridor, et qui avait l'air d'être très inquiet. C'était mon Mike chéri, qui à dû se morfondre et passer des moments angoissants tout en étant fou d'inquiétude. Personne ne l'avait tenu au courant de ce qui se passait. Officiellement il était un "étranger". J'avais demandé à l'infirmière, si Mike pouvait venir me tenir compagnie. Elle avait marqué son accord, et Mike pouvait venir s'asseoir près de moi. Comme j'étais heureux de le voir près de moi. Il me tint la main en la caressant et je vis qu'il avait pleuré. Il m'embrassa et me caressa le front. Je voyais bien qu'il était très inquiet ...
Juste avant de mourir, maman m'avait dit qu'elle n'approuvait pas la vie que je m'étais choisi. Néanmoins, elle m'a souhaité d'être heureux avec Mike. Ce que nous avons toujours été jusque là, Dieu merci.
Quelque jours plus tard, mon beau-frère, T..., fit un infarctus, suivi d'une attaque cérébrale. Heureusement, grâce à une intervention rapide et à la compétence des médecins, tout rentra dans l'ordre. On l'opéra et par la suite il n'en avait gardé que très peu de séquelles. Ce fût une période très stressante pour nous tous, et pour Nadine en particulier.
En ce qui concerne "New Horizons" cela continua, vaille que vaille. La "Commission" ne payait qu'au compte gouttes. En outre, l'Internet se développa de plus en plus. les entreprises, passaient leur commendes de livres et publications directement chez l'éditeur, évitant les intermédiaires. L'internet et l'informatique à été la cause de pas mal de "faillites". Heureusement pour nous le "B&B" marchait bien et cela nous aidait énormément pécuniairement.
Puisque "New Horizons" tournait au grand ralenti, Mike décida de chercher un "petit" boulot à mi-temps, afin de compenser un peu le manque à gagner. Il y avait toujours une hypothèque à payer, ainsi que le prêt pour le fonds de roulement de "New Horizons", qui courraient toujours. Il faut dire qu'a 55 ans, cela n'était pas évident d'encore trouver du travail. Mais Mike en trouva un assez rapidement. Le "American Club of Brussels" cherchait un "Office Manager". Mike se présenta et réussit l'examen d'entrée avec succès. Il fut engagé à mi-temps. Il y est resté jusqu'en avril 2009, quand il prit sa retraite.
Le "B&B" continua à fonctionner jusqu'en 2002. C'est cette année là que j'avais commencé à ressentir par intermittence des douleurs sourdes dans la poitrine et dans la mâchoire inférieure. Je n'y avait pas attaché beaucoup d'attention au début, mais au fur et à mesure que les semaines passaient, les douleurs s'accentuaient. Surtout quand il faisait froid. Un soir, -on était déjà couché-, ces douleurs devinrent telles, que Mike, m'ordonna de me rhabiller. Cela ne pouvait pas continuer comme ça. Il m'emmena aux urgences à l'hôpital Brugmann. Il avait pris la bonne décision, car on suspecta immédiatement un début d'infarctus. On me donna des médicaments et on me mit en "observation". De temps à autre une infirmière venait voir si j'allais bien. Je me faisais du "mauvais" sang pour Mike, je n'avais aucune idée ou il était passé.
Je demandais donc à l'infirmière, si elle savait ou Mike était passé. Elle me répondit qu'il y avait quelqu'un qui était assis sur un banc dans le corridor, et qui avait l'air d'être très inquiet. C'était mon Mike chéri, qui à dû se morfondre et passer des moments angoissants tout en étant fou d'inquiétude. Personne ne l'avait tenu au courant de ce qui se passait. Officiellement il était un "étranger". J'avais demandé à l'infirmière, si Mike pouvait venir me tenir compagnie. Elle avait marqué son accord, et Mike pouvait venir s'asseoir près de moi. Comme j'étais heureux de le voir près de moi. Il me tint la main en la caressant et je vis qu'il avait pleuré. Il m'embrassa et me caressa le front. Je voyais bien qu'il était très inquiet ...
C'est dans des moments pareils, qu'on se réalise combien on est attaché à l'un l'autre, et combien qu'on s'aime.
Mike
est resté quelque temps auprès de moi, puis je lui avais dit de
rentrer à la maison, afin qu'il dorme un peu. Il en avait
besoin, après toutes les émotions. Il partit donc, non sans
réluctance, car il était très inquiet. Il me promit de revenir le
lendemain.
L'après-midi, j'eus la visite de mon Mike chéri et de Nadine, Thierry et Stéphanie. Je pus rentrer à la maison, le surlendemain. Si Mike n'avait pas pris la décision de m'emmener à l'hôpital, il y avait fort à parier que je ne serais pas ici aujourd'hui, à écrire ces lignes.
Evidemment, suite à cet incident, il fallut que je "ralentisse" et que j'évite de me fatiguer. J'avais aussi cessé de fumer. Nous décidâmes de fermer le "B&B" pendant quelque temps, le temps que je me remette et que je reprenne des forces. Donc c'était le repos pour moi. Après cet incident, je fatiguais assez rapidement et j'étais vite à court d'haleine. En outre il apparût que je souffrais d'un "Diabète du "Type 2". Côté "lit", nous y avons mis une "sourdine". Nous étions devenu plus "sages", si vous voyez ce que je veux dire.
Durant l'été 2002, j’eus une belle surprise, Je reçus un courriel d'un inconnu Hollandais, me demandant si j'étais bien "le" Guy qui avait habité à Amsterdam dans sa jeunesse et qui y avait fréquenté l'école Saint Thomas d'Aquin. Dans l'affirmative, il y avait quelqu'un qui me recherchait depuis des années, mais sans succès. Ce quelqu'un c'était Erwin, le camarade de classe qui prenait toujours ma défense, quand on cherchait à me tourmenter
Je
l'avais complètement perdu de vue depuis que j'avais quitté la
Hollande. J'avais bien essayé de retrouver se trace, mais il ne
figurait plus dans l'annuaire du téléphone d'Amsterdam. Lui aussi
n'avait pas trouve mon numéro dans l'annuaire de Bruxelles. Normal,
notre numéro était répertorié sous le nom de Mike.
On
c'est téléphoné, tout heureux de s'être retrouvé finalement. Il
fut convenu qu'il viendrait, avec son épouse passer un week-end
chez nous à Bruxelles.
ela
se fit en octobre 2002.
Erwin
et Jeanny sont venus passer un long Week-end chez nous. Ce fut un
franc succès. Finalement, après quarante années (ou presque) de
séparation, nous nous étions retrouvés. Ils s'entendaient à
merveille avec mon Mike (le contraire m'aurait étonné) ... L'épouse
de Erwin était elle aussi charmante. ...
Durant
l'été 2004 nous avions à notre tour visité les Horwitz, chez eux,
à Vinkeveen, à mi-chemin entre Amsterdam et Utrecht. Erwin et
Jeanny nous ont bien entendu servi de guide.
Nous
avions beaucoup parlé, des choses de notre jeunesse, et bien sûr de
mon Mike. Ils voulaient tout savoir sur lui, comment on s'était
connu et qu'est ce qui nous avait fait de décider de lier nos vies.
Erwin m'a avoué qu'il m'avait toujours soupçonné d'être "Gay"
.
Entretemps,
une loi, légalisant la cohabitation entre personnes de même sexe
avait été adoptée et votée. Nous en avions immédiatement profité
pour faire légaliser notre statut de couple; Nous avions acquis
ainsi, pratiquement, les mêmes droits que les couples hétéros
mariés. Nous étions donc légalement protégés au cas de décès
de l'un ou de l'autre en ce qui concerne les droits de succession. Et
il y avait d'autres avantages aussi.
Ci
dessus : Photo de groupe dans la Salle des mariages de l'Hôtel
de Ville de Bruxelles
Nous
sommes mariés. Nous sortons de l'Hôtel de Ville >>>
Puis
en 2004 la loi sur la cohabitation s'était élargie: Les "Gays"
qui désiraient le faire, pouvaient maintenant contracter un mariage
civil. Nous n'avons pas hésité et nous décidions de nous marier le
plus rapidement possible. Le 29 janvier 2005, nous passion devant
l'échevin de l'état civil, dans la superbe salle des mariages de
hôtel de ville de Bruxelles. Nous étions unis aux yeux de la loi
Belge. Inutile de décrire notre bonheur, cela se voyait sur nos
visages.
(Photo
: La découpe du gâteau, s'était fait à deux, comme il se doit !)
Nous
avions qu'un seul regret: Nos familles n'étaient pas présents. Tout
cela à cause d'un malheureux malentendu, un signal que nous avions
mal interprété. Nous étions sous l'impression que mes proches
n'étaient pas intéressés. Quelle stupide méprise. Nous en étions
très tristes, Mike et moi.
(photo
Les deux "nounours" qui décoraient le gâteau et qui sont
censés nous représenter - une idée de mon Mike...)
Quand
à la famille de Mike, ils habitaient quand même un peu loin pour
venir. Ils nous ont téléphonés le soir pour nous souhaiter
beaucoup de bonheur. Ils étaient contents pour nous.
Enfin,
ce quand même un bel et important évènement dans notre vie de
couple. Finalement, après 38 années de vie commune, nous étions
unis devant la loi. Ah, ce que nous étions heureux! Nous étions
entourés de nos amis. Baudoin était le témoin pour Mike, Pierre,
l'était pour moi. Les Horwitz avaient fait le déplacement depuis
Vinkeveen. Il y avait Didier et Joëlle aussi, ainsi que quelques
collègues de Mike du "American Club" ... Après la
cérémonie à l’hôtel de Ville, il y eût la séance photo sur
les marches de l'hôtel de ville. Mike avait eu quelques larmes
d'émotion, discrètes. Des larmes de bonheur, je me hâte de le
préciser ! Sans en avoir l'air, mon chéri était quand-même un
"grand" sentimental.
Par
la suite nous avons été manger un morceau, avec nos amis, dans un
resto Grec de notre quartier. Nous y avion réservé une grande
table. Nous étions une vingtaine. Puis nous sommes tous rentrés
chez nous, pour y sabrer le champagne et pour découper notre gâteau
.
Ce
fut une très belle journée; Inoubliable. Ce fut en quelque sorte le
"couronnement" de notre vie de couple. Vie qui pour nous
avait été un grand succès.
Mais
notre grand bonheur serait de courte durée ...
Il
y eût un évènement, qui allait bouleverser notre vie
et
notre façon de vivre ...
Quelques
semaines plus tard, lors d'une visite à ma marraine, qui avait été
hospitalisée, Mike ressentit une vive douleur dans son épaule
droite, en s'asseyant dans notre voiture. Comme c'était supportable
et qu'on croyait que cela se calmerait, nous avions donc pris la
route. Arrivé a destination, la douleur ne s'était toujours pas
dissipée, bien au contraire. Le soir venu c'était devenu
insupportable. Mike souffrait terriblement. Je le conduisis donc aux
"Urgences" de l'Hôpital Brugmann", à deux pas de
chez nous.
Les
médecins diagnostiquèrent une fracture de la clavicule droite. On
nous fit patienter quelques instants, puis le Médecin était revenu
avec les "Radiographies". On avait découvert quelque chose
de suspect. Une décalcification de l'os de la clavicule. On fit des
test supplémentaires, afin de savoir de quoi il retournait. Les
résultats seraient connus d'ici quelques jours.
Puis
ce fut comme un "coup de tonnerre dans un ciel bleu".
Les
examens avaient révélé que la décalcification ne ce limitait pas
que dans la clavicule. Il y en avait à plusieurs endroits du
squelette de Mike.
Mon
pauvre Mike était atteint d'un cancer de la moelle osseuse, un
"Myélome Multiple" ... Il fallait commencer le traitement
au plus vite. On nous prévint que la probabilité de guérison était
mince, tout au plus pourrait-on stopper ou ralentir la progression de
cette maladie.
Il
y avait 50% de chance que Mike répondrait favorable au traitement
qu'on allait lui proposer et qu'il serait en "rémission"
... Soit cela marcherait, soit cela ne marcherait pas, et mon pauvre
Amour se retrouverait dans une chaise roulante et serait mort dans un
an. Quelle effroyable perspective !
Notre
univers, nos beaux projets d'avenir, tout semblait s'écrouler autour
de nous. Nous étions dévastés. C'est alors que je me suis réalisé,
pour la toute première fois, que j'allais peut-être perdre mon Mike
chéri. Cela ne m'avait jamais traversé l'esprit jusqu'alors.
Mais
Mike n'était pas homme à se laisser abattre aussi aisément. Il
avait une volonté en "acier" et un moral à toute épreuve.
Le traitement proposé était tout nouveau et avait donné
d'excellents résultats.
On
allait extraire des "cellules souche" de la moelle saine de
Mike. Ensuite après une courte "chimiothérapie" de choc,
qui devaient tuer les cellules cancéreuses, on réinjecterait ces
cellules souches saines, afin qu'ils régénèrent la moelle.
Mike
entrait donc en "oncologie" à Erasme ou on effectua la
"procédure" ... Le traitement fut très éprouvant pour
Mike, le pauvre n'en menait pas large. Il devait séjourner en
chambre d'isolation dans une atmosphère stérile. Il ne pouvait
recevoir que peu de visites, et alors une seule personne à la fois.
Les visiteurs devaient enfiler une combinaison stérile et
porter un masque. Il fallait absolument éviter à Mike de contracter
une infection quelconque. Suite à la "chimio" qui avait
tué les cellule cancéreuses, Mike n'avait plus d'anticorps.
Il devait se reconstituer un toute nouvelle "défense" ...
Mon
pauvre chéri, il faisait peine à voir. Il paraissait avoir vieilli
de 10 années au moins. De mon côté, j'essayais de montrer bonne
"figure", mais je ne n'en menais pas large non plus. Je me
"voyais" déjà veuf après seulement quelques mois de
mariage !
Beaucoup
plus tard j'appris par ma sœur, à quel point mon Mike
m'aimait. Lors d'une visite qu'elle fit à Mike à l'hôpital, Mike
avait soudainement éclaté en sanglots. Il avait déclaré à ma
sœur, qu'il espérait de ne pas mourir le "premier" ! Il
avait peur de me laisser tout seul ! Peur de ce que j'allais
devenir sans lui ... Une fois de plus il pensait à moi,
plutôt qu'à lui-même ..
Mon
Dieu, Mike, ton espoir à été déçu, c'est quand-même toi qui est
parti le premier, pour finir !!!
Ce
fut une période très angoissante, que je ne souhaite à personne de
vivre. Je m'attendais à tout instant de recevoir l’appel
téléphonique fatidique, m'annonçant l'issue fatale:
l'annonce
de la mort de celui que j'aimais le plus au monde !
Heureusement,
ce coup de téléphone ne vint pas. Mike avait réagi très
favorablement au traitement. Non seulement, il était en "rémission",
mais il était en
"rémission complète".
Les cellules souche avaient complètement régénéré la moelle
osseuse. Mike reprit très rapidement des forces. Imaginez notre
joie, quand le médecin qui avait soigné Mike, nous apprit la bonne
nouvelle. Nous allions pouvoir reprendre notre vie, là, où elle
c'était arrêtée pour un moment.
Un
chapitre des plus pénibles de notre vie
était
derrière nous !!!
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