mardi 6 février 2018




12/ - Onzième Chapitre -
Ma  Vie d'Adulte -
Epilogue -





Soudainement, me voici seul à nouveau. Je venais de perdre celui, que j'avais Aimé plus que tout au monde. J'étais effondré, je ne pouvais y croire. Pourtant il fallait que je me rende bien à l'évidence. Plus jamais il me serrerait dans ses bras, ni ne m'embrasserait, ni me consolerait lorsque j'avais de la peine.  Fini le doux son de sa voix, son sourire désarmant, sa gentillesse et sa douceur ! Plus rien de tout cela.


Un moment je me suis "révolté", en me disant que c'était injuste, moi qui avait 73 ans aurait dû "partir" avant lui. Lui, qui n'avait que 66 ans. Mais par la suite je me suis dit que s'était là une réaction "égoïste" .... Si cela avait été moi qui serait "parti" le premier, Mike aurait été celui qui serait resté tout seul ... L'idéal aurait été de mourir ensemble ! Mais un monde parfait n'existe pas, uniquement dans nos fantasmes, n'est-ce pas.



Heureusement qu'il y avait la famille. Après que Mike se soit éteint, nous avons quitté l'hôpital et après avoir passé à la maison pour prendre quelques affaires, je suis allé chez Nadine et Thierry pour passer y la nuit. Ils ne voulaient pas que je reste seul dans "notre" maison du bonheur. Cette maison, que Mike lui-même, avait fermée à clef, lorsque nous étions partis pour Wissant, juste deux jours auparavant. Notre maison dans laquelle il n'a plus jamais remis les pieds !


Le lendemain nous avions été très occupés ma famille et moi, car il y avait toutes les formalités à remplir et "mille" démarches à faire. D'abord il fallait organiser les funérailles. J'avais décidé pour une "incinération" suivi par le "dépôt" de l'urne avec les cendres de mon Mike, dans le "Columbarium" du Cimetière de Laeken. Je fis l'acquisition d'une "niche" pour deux urnes. Je désire, que lorsque moi aussi je quitterai ce monde, que mes cendres soient déposés aux côtés de celles de mon cher Amour. Je veux que nous soyons réunis dans la mort comme nous l'avons été dans la vie. Aux côtés de l'un et de l'autre !



Je voulais absolument que la "sépulture" soit au Cimetière de Laeken, plutôt que dans celui de la Ville de Bruxelles, parce que Mike avait un" faible" particulier pour l'endroit. Je vais vous raconter pour quelle raison. Quelque 15 ans auparavant, nous étions en vacances dans le Devon, et nous avions visité une Abbaye Bénédictine à Buckfast. Après la visite nous sommes allés au "Shop" de l'abbaye. Comme Mike était libraire, nous nous sommes tout naturellement dirigés vers le rayon des "bouquins". Mike prit en mains un livre (en Anglais) sur la Vie des Saints. Il ouvrit le livre, comme ça, au hasard. Il tomba immédiatement sur le chapitre "Saint Guy d'Anderlecht", mon Saint Patron !!! On se mit à lire et nous avions découvert que Saint Guy, un fermier de Laeken au 11e Siècle, était également le sacristain (Sexton en Anglais) à l'ancienne Eglise Notre Dame a Laeken, où il avait été remarqué par le Curé comme étant extrêmement pieux.  Après avoir fait un pèlerinage en terre Sainte et à Rome il revint à Bruxelles (Anderlecht) après 12 années, complètement épuisé et il y mourut. Sa "châsse contenant ses reliques" se trouve en l'Eglise Saint Guidon à Anderlecht.


Mike avait fait rapidement certains rapprochements, lui qui ne croyait pas aux coïncidences. Il ne croyait pas aux "hasard". Pour lui tout était prédestiné. Et pour lui nôtre "union" ne faisait pas exception.


Voyons donc : Lui, Mike, de son nom de famille Sexton (sacristain), vivant avec moi, Guy, à Laeken ( mon Saint patron, St. Guy d'Anderlecht, avait été Sacristain a Laeken) ! Guy, Sexton, Laeken : Mike vit là un signe comme quoi il devait être écrit quelque part que nous étions destinés à nous rencontrer et pour finir, venir vivre à Laeken.


De l'ancienne église Notre-Dame, il subsiste plus que le chœur, dans le cimetière, pas loin de l'endroit on se trouvent maintenant les cendres de Mike. Et où iront aussi les miennes, le moment venu. Et depuis la mort de Mike, je prie Dieu chaque jour, pour que l'âme de Mike repose dans la Paix du Seigneur, là, en ce lieu qui est si significatif pour nous.



Il y a aussi d'autres signes étranges, notamment dans les chiffres. Mike avait une fixation sur les nombres qui comprenaient le nombre 66.


Notamment la date de la Bataille de Hastings, là ou Guillaume le Conquérant fondit le Royaume d'Angleterre: 1066. (C'était aussi son numéro de code secret (Pin)....

1666Le grand incendie de Londres.... 

1966, la date de notre rencontre !!!


Autre coïncidence, les multiples de 22


Mike est né en 1944 ,


il avait 22 ans quand on s'est rencontrés.

Nous avons vécu ensemble durant  44 ans.

Et Mike est décédé a l'âge de 66 ans.



Puis il y a le fait que beaucoup de grands et importants évènements eurent lieu en juin : Notre première rencontre. La décision de venir vivre a Bruxelles. Le gain a la loterie Nationale. La majorité de nos vacances eurent lieu en juin. Puis pour finir, juin vit la mort de Mike !  Le mois "magique"  était devenu un mois "tragique" ...



Tous cela est très troublant. De la "superstition" ? Peut-être, mais j'ai des doutes.
Les funérailles eurent lieu une semaine plus tard. La cérémonie au "Crématorium" fût conduite par une "Diacre" Catholique, qui avait accepté de dire le rite "des morts" et de dire les prières et la Bénédiction, malgré que mon Mike était "Anglican". On chanta le "Cantique" préféré de Mike, "Abide with Me" et on récita le "Notre Père" en Anglais, et un "Ave Maria" en Français récité par un de nos Amis, Edouard, un Prêtre Catholique. Ensuite le cercueil avec la dépouille de mon chéri fut béni et aspergé d'Eau Bénite. Toute l'assistance  à défilé devant le cercueil pour rendre un dernier hommage. Il y avait beaucoup de monde !


Après la "réception", la majorité de l'assistance avait accompagné le corbillard avec les cendres de Mike,  en cortège, vers le magnifique Cimetière de Laeken. Là, l'urne fut placée dans la niche. J'avais déposé un baiser sur une Rose Blanche que j'avais ensuite placée dans la niche, au pied de l'urne contenant les restes de mon Amour ! Ensuite, l'assistance fut invitée à déposer à leur tour, une Rose Blanche, (couleur préférée de Mike en ce qui concerne les roses), dans la niche, avant que celui ne soit scellée. Elle sera rouverte que pour y déposer l'urne contenant mes cendres. Puis, elle restera fermée pour toujours. La concession est "à perpétuité".  Alors, nous serons à nouveau réunis, Mike et moi, et cette fois-ci, pour toute l'éternité.



Il y avait plus de 50 personnes présents à la cérémonie. En plus de la famille, (la mienne et celle de Mike), il y avait encore les Amis, Les témoins de notre Mariage, Pierre, Baudoin et Hennou, Erwin et Jeanny, Raymond et son épouse. Les Membres du "Américan Club" ainsi que du "Brussels Gardeners Club" dont Mike avait été un des "fondateurs" et le Président pendant de nombreuses années. Il était tout à fait évident, que Mike avait été aimé, apprécié et respecté de tous. Je n'avais aucune idée à quel point.



Maintenant que Mike n'est plus présent parmi nous, du moins "physiquement",   il ne me reste plus qu'à essayer, non pas, de le pleurer (cela sera très dur, car il me manque énormément), mais de célébrer sa vie avec moi, de cultiver sa mémoire. Je pourrai encore raconter beaucoup d'anecdotes sur ce que fut notre vie ensemble. Cette vie qui aura été une longue succession d'évènements heureux, d'Amour sincère et profond, et de bonheur. Mais cela risquerait de devenir terriblement ennuyeux.



Dans quelques années Mike et moi, ainsi que notre "histoire" seront tombés dans l'oubli. Mais ce dont je suis certain, c'est que notre Amour, lui, ne mourra jamais. Et aussi, qu'un beau jour, nous nous retrouverons dans cet autre "Vie" dans ce que nous appelons le "Paradis", afin de continuer pour l'éternité cette vie, notre vie, qui à si brusquement été interrompue.


Oui, parce que je crois en une "Vie" après la mort ... Pourquoi ? D'abord parce que d'abord ma foi nous le promets. Et, puis il y a quelque chose qui m'est arrivé, à peine 15  jours après les funérailles de mon Mike.  Lorsque vous dormez vous rêvez ... et il y à un moment peu avant le réveil le matin, ou vous dormez très profondément ... et lorsque vous "rêvez" à ce moment là, a votre réveil vous vous en souvenez clairement.


Cela m'est arrivé cette fois là :  Dans ce rêve je vis Mike debout a côté du (notre) lit ou j'étais couché. Il était vêtu de son beau costume, celui qu'il portait lors de notre mariage ... Il me regardait droit dans les yeux. Je l'entendis prononcer: "Ne t'inquiète pas pour moi, tout est bien, je suis bien où je suis" ... et pourtant il ne bougeait pas les lèvres ... Ensuite il s'était penché vers moi et il m'avait posé un baiser sur les lèvres. Puis je me suis réveillé, c'était comme si je pouvais encore sentir le goût de ses lèvres.  Comme je n'avais pas pu lui dire "Adieu" convenablement dans son coma, c'était comme si il était venu pour remédier à cette lacune ... Il était revenu me dire "Au Revoir", j'en suis persuadé ...




Et puis: Il y à tous les souvenirs ....

et ça, personne, ni rien,

ne pourra me les enlever.


Mon souhait pour tous, que vous soyez "Gays" ou "Hétéros", c'est de vivre une vie harmonieuse, et heureuse, comme le fut la nôtre.



I love you, Mike !  God Bless You !

Thank you for everything.
(Je t'aime Mike ! Dieu te bénisse ! Merci pour tout)



Rest In Peace and till we meet again ! 
(Repose en Paix et ce n'est qu'un au revoir)


11/ - Dixième Chapitre -
Ma  Vie d'Adulte -
Le lent ch eminement vers la catastrophe






A mon/notre grand soulagement, mon chéri était, heureusement, tiré d'affaire. Un vrai "Miracle". Quel bonheur! Après quelques semaines de convalescence, Mike reprit son travail à l' "American Club". Il avait été convenu que pendant quelque temps il travaillerait depuis notre maison. Son "PC" et quelques documents et dossiers indispensables avaient été transférés chez nous, ainsi que le téléphone du club. Cette situation allait durer jusqu'en 2008...


Nous avions recommencé à faire des projets. Cependant, nous avions décidés d'attendre encore un peu avant de rouvrir le B&B. Après toutes ces émotions, il nous avait semblé que nous avions bien mérité un peu de repos. Nous allions donc ralentir un peu. Nous allions nous offrir un peu de bon temps. Côté amours, les ardeurs revenaient tout doucement, mais nous étions devenus beaucoup plus "sages". Mais nous nous aimions plus que jamais, surtout après ce que nous avions vécu. Nous nous étions rendus compte que la vie est finalement, oh combien, fragile ... Et que nous avions le grand bonheur d'être, toujours, ensemble.
Mike et moi, avions décidé que, si nous étions toujours là, tous les deux, c'est que le Bon Dieu, depuis là-haut, veillait sur nous


(Photo:  Mike faisant des mots croisés durant de courtes vacances a Ecalles (Cap Blanc-Nez)

  
Mike était croyant, tout comme moi, mais à notre façon. Nous n'étions pas très pratiquants, ce qui ne nous empêchait nullement d'entrer dans une église, quand l'envie nous prenait. Tout simplement pour nous y recueillir. Nous n'avons jamais priés ensemble, à haute voix, s'entend. Nous avons toujours prié en silence, chacun de notre côté. La seule prière que qu'on se disait à haute voix, était: "God Bless You" ! (Que Dieu te Bénisse)
Nous n'attachions pas d'importance dans quelle église nous entrions: Catholique, Protestante, Anglicane ... c'était égal. Nous étions des Chrétiens, Mike "Anglican", moi "Catholique", et à ce titre, n'importe quelle l'église faisait l'affaire. Pour nous, c'était toujours "la Maison de Dieu".

Cette année là, en 2006, nous sommes allés visiter des amis à Caylus, dans le Sud-Ouest de la France, chez Stewart et Lara, qui possédaient un maison de vacances là-bas. Stewart était le Pasteur de la "Church of Scotland" (presbytérienne) de Bruxelles, St. Andrews, sur la Chaussée de Vleurgat, à l'époque. Nous avions fréquenté sporadiquement cette église.
Ils nous avaient invités a venir passer une semaine de vacances chez eux. Nous y sommes allés par le train, l'Auto-Couchettes" pour Toulouse au départ de Denderleeuw. Nous avions mis notre petite "Punto" sur le train, et nous avions voyagé en "Voiture Lits" dans un compartiment "T2" ... Nous préférions cela à un compartiment "Couchettes", pour six personnes ...  Le voyage fut des plus confortables, le préposé de la "Compagnie de Wagons Lits" était plein d'attentions. Il nous avait servi le café durant la soirée et nous avions parlé un peu. Le lendemain il nous avait réveillé avec du café. Nous étions frais et dispos à notre arrivée à Toulouse. Le petit déjeuner fut servi au buffet de la Gare de la ville Rose... Après avoir mangé, il était temps d'aller débarquer notre "Punto". Ensuite nous prîmes la route pour Caylus. Nous avons traversé de superbes paysages. C'est vraiment un beau coin de France. Mike emmagasina le moindre détail. L'accueil chez nos amis était très chaleureuse, ils nous ont fait visiter la région. Rocamadour nous avait laissé une impression inoubliable. C'était superbe. Cette semaine de vacances passa en coup de vent.

 (Photos ci-dessous: Mike qui, adorait la mer, au bord de la Manche, au "Cap Gris-Nez")


 Ce voyage fut en quelque sorte une seconde "lune de miel". Nous étions plus amoureux que jamais. Tout était de nouveau au "beau fixe". Nous songions à rouvrir le "B&B" au printemps de 2007.  Les examens que Mike devait passer périodiquement, confirmaient la "Rémission Complète" de son "Myélome".

Plus tard dans l'année je dus subir une opération au genou gauche. Il fallait m'enlever un ménisque. L'opération, quoique étant une "micro chirurgie", nécessitait quand-même une anesthésie complète. L'opération à duré près d'une heure.

Lorsque je me suis réveillé une heure après l'opération, dans la salle de réanimation, quand j'avais ouvert les yeux la première chose que je vis, c'était le beau sourire de mon Mike chéri. Il était assis près de moi, en tenant ma main gauche et il me regardait dans les yeux... Il me posa un baiser sur les lèvres, et me dit qu'il m'aimait et qu'il était heureux que l'opération c'était bien déroulé, sans complications. Il y à toujours un risque avec les anesthésies complètes.

Ce fut comme si je voyais un ange, (c'était un ange, MON ange)...
j'étais au "paradis".

La vie nous souriait à nouveau, enfin nous le pensions,
parce que une mauvaise nouvelle allait bientôt à nouveau assombrir nos vies ...



(Photo: Mike jouant sur son piano ... il avait appris à jouer tout seul. J'aimais l'écouter, il jouait pas mal du tout ,,,



  
En automne 2006, lors d'un examen de routine, on avait découvert un "nouveau" cancer. Cette fois-ci, il s'agissait d'un cancer du poumon droit. La tumeur c'était rapidement développée, et le "Chirurgien" opta pour l'ablation de 2/3 du poumon. Aussitôt dit, aussitôt fait, car il ne fallait pas traîner, vu la rapidité avec laquelle la tumeur s'était développée. Puis une courte mais "forte" chimio, et Mike fut déclaré en "Rémission"

Bien entendu pas question de rouvrir le "B&B" pour l'instant, il ne fallait quand-même pas jouer avec le feu. Mike reprit des forces assez rapidement. Quoique après l'opération et la chimio, la "libido" de Mike en avait pris un sérieux coup. Bien entendu cela ne me dérangeait pas du tout, (à dire vrai, la mienne n'était plus comme elle était, non plus, nous n'avions plus 20 ans) le principal c'était que nous étions toujours ensemble et que nous nous aimions toujours énormément.

C'est cela qui était important, en définitive ! 

 (Photo:   durant nos vacances en Sicile - juin 2008)


En juin 2007, nous avions pris de courtes vacances en Provence, pour visiter des amies qui habitaient à "La Gaude" dans le Var.  Ce fut assez fatigant pour Mike, mais cela se passa bien quand-même. Nous avions pris le "TGV" jusqu’à Nice. Ensuite nous avions loué une voiture, une petite "Peugeot". Nous avons passé d'agréables moments avec Pascale et Elodie. Mais nous étions quand-même contents de rentrer chez nous ... "Home, Sweet Home" !


Puis au début de l'hiver on nous annonça que mon Mike avait fait une rechute. Il y avait des "métastases" sur les ganglions, dont une "coincée" sur l'aorte, donc inopérable. On prescrit donc une "Super chimio", une série de 6 séances de deux. Cela eût l'effet escompté. Les tumeurs c'étaient résorbées. Nouvelle rémission. De nouveau, on pouvait respirer !
De nouveau Mike reprit des forces, mais plus lentement qu'au par avant ... Enfin, les problèmes de santé paraissaient à nouveau dans le passé, pensions nous.


En juin 2008, nous avions décidé de partir en "voyage organisé" en Sicile avec la Mutuelle. Nous avions toujours rêvé de visiter cette île.  Nous priment l'avion jusqu'à  Catane et on nous installa dans notre Hôtel à Taormina. Ce fut un beau et intéressant voyage, mais très fatigant, surtout pour mon chéri. Il s'agissait d'un "Circuit", ce qui venait à dire, qu'on dormait dans un hôtel différent, chaque nuit. Ce n'avait finalement pas été un choix très judicieux.
Mais Mike ne c'était jamais plaint de la fatigue. Il profitait de tout, les paysages, la nourriture et ... les oranges ! Ce qu'elles étaient bonnes, ces oranges.
Un jour nous avions fait une excursion vers l'Etna. Mike avait même commencé a monter vers le sommet d'un des cratères éteints de l'Etna, mais il y renonça à cause du vent, qu'il disait ! ( je pense plutôt parce qu'il était à court d'haleine, le pauvre).



(Photos ci-dessous :  A gauche Mike dans le théatre Greco-Romain de Taormina et à droite devant un tAmphithéâtre Grec a Ségeste,.  Ce fut le dernier "grand" voyage que nous avions entrepris, nous deux.)


   
 (Photo : Mike bravant le vent tout en se préparant pour monter au sommet d'un des cratères (éteintes)
de l'Etna)


 La fin de l'année se passa tranquillement et 2009 s'annonçait bien. Mike allait de nouveau mieux, c'était là le principal. En juin nous sonnes allés passer quelques jours au "Cap Blanc-Nez" en compagnie de Baudoin et Hennou.

Les 4 Photos ci-dessus :  Nous sommes heureux - et cela se voit ! 


Nous étions descendus en "Chambres d'hôtes", que Baudoin avait réservées. Ce fut une belle et chouette semaine, sans anicroches, si ce n'est que trop courte... Un temps superbe, ce qui ne gâtait rien.  Nos amis, comme toujours, étaient de bonne compagnie. Nous avions d'ailleurs décidé de remettre cela à l'occasion.

En septembre, Mike et moi avions décidés d'y retourner, mais cette fois-ci en compagnie de Peggy, David et Penny. Nous avions réservés des chambres dans une ferme, pas loin du "Cap Gris-Nez" à Audinghen, au "Haringzelle"

Le séjour se passa bien, mon Mike était dans une forme superbe. ... Jusqu'au jour où il rata une marche de l'escalier du "perron" de la ferme. Le pauvre s'étala de tout son long sur le gravier devant l'entrée. Je crois qu'il à dû se faire très mal, mais comme de par son habitude, Mike ne se plaignit pas. 

Par la suite, de retour à Bruxelles, Mike me dit qu'il avait toujours mal dans le dos et dans les côtes (Mes "cottes" comme il disait) On alla voir le Médecin, qui fit faire des radiographies, mais qui ne révélèrent rien de spécial. Le médecin en conclut que s'étaient des contusions qui le faisaient souffrir, et que cela finirait par passer

  
(Photo: Mike faisant la sieste, avec son chat, "Sweetie Pie", sur la poitrine) C'est la toute dernière photo que j'ai prise de Mike ...




 Cependant, Mike recommençait à donner de plus en plus de signes de fatigue. Il était fréquemment à court d'haleine. Nous approchions de la Noël, et les douleurs dans les côtes étaient toujours là. Aussi nous décidions que nous passerions les fêtes de fin d'année, calmement, à deux, chez nous. Cela nous avait fait beaucoup de bien, de se retrouver calmement chez soi. En février 2010, on fit refaire des tests à l'occasion d'un contrôle de routine. On lui fit aussi un "PET scan" ... nouveau coup de tonnerre. Une nouvelle rechute, d'autres ganglions métastasés

Les "oncologues" décidèrent pour une nouvelle série de "chimiothérapie". Les résultats avaient étés tellement bons la dernière fois. On était fin février, début mars, je ne me rappelle pas très bien ...


C'était a la même époque que nous avions décidé de faire isoler la façade arrière de la maison, et de faire placer un "bardage" ... L'entrepreneur nous avait fait un devis très raisonnable. Nous avions donc pris la décision de faire faire les travaux après le traitement "chimio".

Puis Mike décida alors, qu'on attendrait pas, et que les travaux devaient commencer sans tarder. (Avait-il eu un pressentiment ?) Aussitôt dit, aussitôt fait. Les travaux prirent quelque 4 à 5 semaines, et s'achevèrent fin mai. Les ouvriers avaient fait du beau travail, l'aspect de notre maison avait complètement changé. Mike fut très satisfait et content. On s'était félicité de ne pas avoir attendu, ainsi le "B&B" pourrait rouvrir plus vite. Nous avions crée un nouveau "site internet" et avions adhéré à un nouveau centre de réservations. De cette façon nous serions prêts, aussitôt que Mike serait rétabli.

  
Il faut que je mentionne quand-même, que depuis quelques jours, à plusieurs reprises, au petit déjeuner, Mike qui était toujours assis en face de moi, m'avait saisi la main et regardé dans les yeux, tout en disant:


"We have been very lucky, the two of us.

 I love you !"

(Nous avons eu beaucoup de chance tous les deux - Je t'aime !)



Cela s'était répété plusieurs jours de suite.
Le fait qu'il me prenait la main, n'était pas nouveau, cela il l'avait toujours fait, mais c'est les paroles qu'il prononça qui étaient nouvelles ... Il me disait très souvent qu'il m'aimait, mais le fait qu'on avait eu de la chance était nouveau. Il me l'a dit aussi le jour de notre départ pour Wissant... (avait il eu un pressentiment ?)

Pour fêter la fin des travaux, Mike avait réservé un petit hôtel à Wissant et il avait invité David et Penny venir nous y rejoindre. Quelques jours avant notre départ, Mike avait eu sa première séance de "chimio", qui avait été très lourde à supporter. Mike était extrêment fatigué, il dormait beaucoup. On se disait que quelques jours à Wissant ou l'air vivifiant de la mer lui ferait le plus grand bien.


Le 7 juin, nous nous mirent en route dans notre petite "Punto" et nous sommes arrivés à l'hôtel vers 14 heures. David et Penny étaient déjà arrivés. Après l'installation dans nos chambres, nous sommes descendus sur la "terrasse", pour aller boire un verre. Mike, décida, qu'il avait toujours eu envie de goûter à la bière locale, la "Pelforth", et il en commanda une. David prit une "Leffe", tandis que Penny et moi, nous avions commandé un eau minérale. Mike commenta, qu'après tout la "Pelforth" n'était pas extraordinaire, du "pipi" de chat.

Il faisait très beau, et nous décidâmes d'aller faire un tour dans Wissant. Mike, quand a lui, se sentant un peu fatigué décida d'aller faire la "sieste".


A notre retour nous avions trouvé Mike, installé sur la terrasse avec son livre et qui nous attendait. On prit l'apéritif, pendant que nous décidions où nous allions aller manger. Mike se rappelait d'un bon restaurant, le "Charlemagne", ou nous avions mangé lors d'un passage précédent à Wissant. Ils avaient un belle "carte" et la cuisine était bonne. Mike, qui avait toujours eu un "petit" appétit avait choisi la "bavette de bœuf à la Flamande" avec des frites. Les autres et moi-même, avions pris une entrée et le plat du jour.
Mike ne mangea pas beaucoup, il n'avait pas d'appétit en se sentit soudainement très fatigué. Nous sommes donc rentrés à l'hôtel et nous nous sommes couchés tôt. La nuit se passa paisiblement. Le lendemain nous étions reposés des fatigues de la veille. Mike m'avait la réflexion, que les douleurs dans ses "cottes" avaient disparues. Il en était tout heureux. Il m'avait dit, "c'est le premier pas vers ma guérison" !.....


Nous sommes descendus pour aller prendre le petit déjeuner, qui avait l'air délicieux. C'était un "buffet" avec des céréales, des petits pains et un choix de jambon et de fromages. Mike prit un yaourt, mais il ne le termina pas. Il avait eu subitement des nausées, ce qui était inhabituel pour lui. Mais on n'y attacha pas une grande importance. De toutes façons, cela avait passé assez rapidement. Comme il faisait beau, nous nous sommes installés sur la terrasse une fois le petit déjeuner terminé, afin de décider ce qu'on ferait pour la journée. Nous avions décidé d'aller faire une promenade dans la réserve naturelle toute proche. Mike décida de rester a l'hôtel, sur la terrasse avec son "bouquin". Il ne se sentait pas capable de marcher longtemps, vu ses difficultés respiratoires. Il était toujours très vite à court d'haleine. Je voulus le tenir compagnie, mais il m'avait convaincu d'accompagner son frère et son épouse....


La journée passa à nous promener, David, Penny et moi. Après avoir fait un tour dans la "Réserve Naturelle" nous avions pris un sandwich et un café dans un établissement sur la promenade du bord de mer. Il faisait très beau et chaud. Nous sommes rentrés a l'hôtel vers 15 heures, et nous sommes montés pour nous reposer un peu. Il avait été convenu que pour le dîner ce soir là, on le prendrait a l'hôtel. Mike était couché sur son lit et lisait son livre. Moi, je me suis également couché et j'ai dû m'endormir. Lorsque je me suis réveillé, Mike dormait. Je le réveillai en l'embrassant en lui disant qu'il était temps de descendre, qu'il était déjà 19 heures. Mike me répondit qu'il ne se sentait pas en forme, et qu'il resterait dans la chambre. Il préférait dormir. Je me suis assis sur son lit, je l'embrassa sur le front en lui caressant le visage. Puis je suis descendu. Penny et David étaient déjà assis à table. Je les avais informé de la décision de Mike de rester dans la chambre. On à mangé, la cuisine était acceptable, sans plus. Mike, n'avait rien raté de ce côté là. Nous avions parlé de choses et d'autres, et fait des projets pour le lendemain., puis nous sommes montés pour la nuit.


Mike sommeillait. Quand je suis entré dans la chambre il s'est réveillé et me demanda si on avait bien mangé. Je lui décrivis le menu et on parla de choses et autres. Puis après s'être embrassés et avoir souhaité bonne nuit, sans oublier l'habituel "God Bless You", nous nous sommes endormis.
  
Mike examinant une fleur sauvage, il aimait la nature ...

Vers trois heures du matin, je me suis réveillé en sursaut. J'avais fait un "Horrible" cauchemar. Je m'en souviendrai pour le restant de ma vie. Dans mon rêve, Mike était attaqué par une "espèce" de monstre affreux et qui avait des griffes acérées. Une espèce de "démon" qui s'acharnait sur Mike. Moi, je me battais "bec et ongle" pour protéger mon Chéri et de l'éloigner de Mike. Le "monstre" donnait de grands coups de griffes et il y avait du sang partout.  Je me suis réveillé en paniquant. La lumière du "côté" de Mike était allumée. Il était dans la salle de bains. Il avait eu un saignement du nez assez important.. Je lui avait demandé s'il était OK, et si je pouvais faire quelque chose pour lui. Il me répondit que le saignement s'était arrêté et qu'il allait revenir se coucher.

Il s'était recouché depuis quelques minutes, quand subitement il fut pris de violentes crampes au ventre. Il n'eût que le temps de sortir du lit et d'aller dans la salle de Bains. Il faisait une forte diarrhée et un nouveau saignement. Il n'eût même pas le temps de s'asseoir sur la cuvette des WC, le pauvre. C'était épouvantable. Je voulus venir à son secours pour l'aider, mais Mike, dont la pudeur était grande, refusa catégoriquement. Il s'était enfermé dans la salle de bains, me laissant dans la chambre. J'étais "mort" d'inquiétude, je voulais tant l'aider, mais il ne voulait rien savoir !  


Quelque temps plus tard, Mike, était revenu se coucher., non sans avoir nettoyé les dégâts dans la salle de bains. Je ne sais pas où il avait encore trouvé la force pour le faire, le pauvre! ... Mike était complètement épuisé ! ... Moi, je ne réalisais pas encore la gravité de la situation. Je pensais que cela passerait après une bonne nuit de sommeil ...


Le lendemain, le 9 juin, Mike ne se sentant pas bien du tout, nous avions pris la décision de rentrer immédiatement à Bruxelles. Nous avions payé pour la chambre, après avoir expliqué ce qui s'était passé durant la nuit. Nous avions présenté nos excuses pour l'état dans lequel se trouvait la chambre et la salle de bains. Après avoir informé David et Penny de la situation, nous sommes partis. David et Penny allaient rester à Wissant jusqu'au lendemain, à cause des réservations qu'ils avaient sur le "Shuttle" et qu'ils ne pouvaient pas changer.


Le voyage de retour fût long. Il y avait des embouteillages autour de Dunkerque, suite à des travaux. Nous sommes finalement arrivés à Bruxelles vers 12 h.30 Arrivés à hauteur de Jette, Mike me signifiait qu'il voulait que je le dépose aux "Urgences" de l'hôpital Brugmann, afin qu'on le soigne sans plus  tarder. Il m'avait dit : "Ils n'ont qu'à faire le nécessaire, ils savent ce qu'ils font". Je l'avais donc conduit aux Urgences, où il fut pris en charge immédiatement.


Comme nous étions mariés "officiellement", je pouvais rester près de lui dans la salle des soins. On lui fit toutes sortes d'examens, de tests, et il découvrirent que Mike faisait une d'infection. Mais il fallait encore découvrir de quelle nature. Il faisait un forte fièvre, 39.8° C. et il était complètement déshydrate. Suite à la diarrhée, bien sûr. On lui mit un "Baxter" et des antibiotiques. Cela avait l'air de faire de l'effet, car, selon l'infirmière, la fièvre commençait à tomber...



Le médecin prit la décision de garder Mike en chambre aux urgences en observation pour la nuit. Et pour faire des tests supplémentaires. Je décidai donc de rentrer à la maison, je ne pouvait quand-même rien faire pour mon chéri, et je ne serais que dans le chemin des médecins et infirmières.. Je dis donc au revoir à mon Mike, et je lui donna la bise sur le front. Je lui promis de revenir le lendemain matin et que s'il avait besoin que je lui apporte quelque chose, il n'aurait qu'à me téléphoner.


Je suis rentré et après avoir prévenu "Madame Chat", j'ai nourri "Sweetie Pie" et je me suis acheté un cornet de frites en guise de souper. Puis je me suis installé devant la télé pour le Journal télévisé.


Il devait être 20h 30 par là, lorsque le téléphone sonna. C'était l'hôpital. C'est à partir de ce moment que tout notre univers s'écroula, comme un "Château de Cartes". On me demanda qui j'étais par rapport à Mike. Je leur répondis que j'étais son époux. On me demanda si Mike avait de la famille en Belgique. Je répondis que non, mais que son frère était à Wissant jusqu'à jeudi après-midi. On me demanda de l'appeler, afin qu'il se mette en rapport d'urgence avec l'hôpital. Je ne savais toujours pas ce qu'il se passait. Je leur demandais donc, ce qui se passait. La nouvelle tomba :  Mike était au plus mal... Qu'il ne passerait probablement pas la nuit!... Cela me vint comme une gigantesque gifle dans la figure. Ce n'est pas possible, pas mon Mike, pas mon bel Amour. Il devait il y avoir une erreur !

Mais il n'y avait pas d'erreur, j'étais bel et bien en train de perdre à tout jamais celui qui fut toute ma vie, toute ma raison d'être.



Finalement ce fut le médecin, qui parlait l'Anglais, qui téléphona à David à Wissant, pour lui expliquer la situation.

Je avais téléphoné immédiatement à Nadine et Thierry et je suis allé dare-dare à l'hôpital. On me fit attendre dans une salle d'attente. Ma sœur, mon beau frère et ma filleule sont arrivés ... Puis, le médecin est venu pour nous expliquer ce qui s'était passé.
L'état de Mike s'était soudainement détérioré. Il s'était remis à saigner de plus belle. Impossible d'arrêter les saignements. Les examens supplémentaires avaient révélé que mon pauvre Mike, n'avait plus de "plaquettes", ni de "Globules Blancs". Son sang ne se coagulait plus et il n'avait plus aucune défense contre les infections. Il faisait des hémorragies internes. Il avait développé une "Septicémie" catastrophique.


Une des causes en était probablement la "Chimio". Les traitements que Mike avait subi dans le passé, avaient miné toutes ses défenses. La dernière "Chimio" que Mike avait "subie", quelques jours auparavant,  avait été la "goutte" qui avait fait déborder le vase. 



Afin que Mike ne souffre pas, on l'avait plongé dans un coma "artificiel". Il n’a plus repris connaissance. Je n'ai donc même pas pu lui faire mes "adieux" dans les règles ... J'aurai tant voulu lui parler, l'embrasser le tenir dans mes bras pour le bercer une dernière fois !!!



Ma famille et moi sommes restés auprès de "mon Mike". Je lui ai tenu la main jusqu'à la fin. Je ne sais pas si Mike savait dans son inconscience que j'étais là, à ses côtés, jusqu'au bout. ...  J'ose espérer que Oui !



Mon cher Amour, mon Mike à moi, s'est éteint a 23 h 55, le 9 juin 2010,  sans avoir repris connaissance, sans avoir remis les pieds dans "notre" maison, où il avait été tellement heureux, où nous avions étés tellement heureux...


Cette maison, que mon Mike avait fermé lui-même à clef, pour la dernière fois, deux jours auparavant !



Je ne pense pas, du moins je l'espère, que Mike ait trop souffert.  Et je remercie notre Seigneur Dieu, que Mike n'est pas mort tout seul !  Que moi, celui que mon bel Amour avait tant aimé,  que moi, celui qui l'avait tant aimé durant notre vie en couple, j'étais là à la place qui me revenait, à ses côtés en lui tenant la main gauche, avec  'ma'  main gauche :


Les mains du cœur !!!


Ma vie avec Mike, avait brusquement pris fin !
Sans crier "Gare" !
Comme balayée  d'un gigantesque coup de balai...



Après 44 années de bonheur parfait,
presque jour pour jour,
je me retrouvais à nouveau, tout seul. 


Le Cercle s'était fermé

10/  Neuvième Chapitre -
Ma vie d'Adulte -
La fin de ma carrière professionnelle ...


La "PanAm" fut donc absorbée par la "Delta" en 1991, y compris le personnel. Du jour au lendemain nous avions dû changer de "casquette" en quelque sorte. Finis les idées et les habitudes à la "PanAm", la compagnie qui était spécialisée en vols internationaux et intercontinentaux. Il à fallu s'ajuster aux idées de la "Delta", une compagnie qui n'avait pratiquement aucune expérience dans les vols "Intercontinentaux" ... En fait elle venait à peine d'émerger de son statut de "Domestic Airline" (compagnie intérieure) aux USA.
Donc c'était à nous, anciens de la "PanAm" à apprendre aux employés de la "Delta" comment nous travaillions. A début cela ne posa pas de problèmes, mais bien vite, la mentalité "de clocher"  de la "Delta" reprit le dessus. Ainsi, nous commencions à voir comment, petit à petit, les anciens "Panamers" étaient remplaces. A Bruxelles nous avions encore eu de la chance: Seul les "cadres supérieurs" avaient été remplacés. 

Personnellement, j'avais eu la chance d'avoir pu garder mon poste "Chef de Département" au service de Réservation et de la Billetterie. Mais les charges et la paperasserie devenaient telles, que bientôt je fus submergé par des tâches qui n'avaient plus grand chose à avoir avec mon "job" initial.

Je ne fus donc pas très heureux, mais je tenais bon. En 1993, je reçus l'insigne de mes "25 ans" de bons et loyaux services, ainsi que la "traditionnelle" montre en or.



Il faut que je clarifie cette "ancienneté" qui est bien simple: Lors de la reprise en 1991, il avait été convenu, que les "anciens" de la PanAm garderaient leur "séniorité"  


(Photo à droite:  Mike au début des années 90 - toujours aussi beau !)


La "Delta" fit de très gros frais pour déménager les Bureaux de la Direction, du "Marketing", la Réservation et la Billetterie, vers un faubourg de Bruxelles. Jusqu'à présent nos bureaux avaient toujours étés dans le "centre-ville". Nous avions de tout nouveaux bureaux, une centrale téléphonique et une informatique performante. Celle-ci calculait les statistiques automatiquement et donc la performance du personnel. En d'autres mots, le personnel, et donc moi-même, étions étroitement surveillés. (Big brother watches you !) Bien sur tout ce qui n'allait pas dans mon service était de ma faute... et il fallut que je rende des comptes ! Alors que du temps de la PanAm, je donnais entière satisfaction à mes "supérieurs", maintenant on commençait à me faire des reproches ... Cela faisait bien sur partie de la stratégie de Delta d'éliminer les "anciens" ... Il essayaient de dégoûter les gens de façon qu'ils donneraient leur démission, pour ne pas devoir payer de "préavis légal" ... Machiavélique !!!


Je recommençais à déprimer sérieusement, ce qui ne manqua pas d'inquiéter mon Mike chéri. Il m'avait dit:

"Tu ne vas pas te rendre malade pour faire plaisir à la Delta" ...

Aussi vers la fin de 1994, ne voyant pas venir d'amélioration dans l’ambiance de travail, je décidais de "rendre mon tablier" de Chef de Service et de redevenir "simple" employé. A ma grande surprise cela fut accepté, pour des raisons qu'ils appelaient "a quality of life decision" (une décision de qualité de vie). Une raison comme une autre, et en définitive c'était un peu cela. En outre, j''eus l'agréable surprise, que mes rémunérations restaient inchangées, et qu'il n'avaient donc pas été revus à la baisse. ... Merci, Delta !

Mike, lui, en était tout heureux et me disait que j'avais pris la bonne décision. Il avait envie, me disait-il, que nous "vieillissent" ensemble, afin de vivre une retraite paisible tous les deux, ensemble. Il m'avait dit:

"I don't want to see you in an early grave !" (je ne veux pas te voir dans une tombe précocement) ... Il était loin de s'imaginer que ce serait lui, qui finirait dans une tombe "précoce" ...


Puis, en 1995, patatras !  La nouvelle tomba que les services de Réservations allait fermer. Tout ça après ces frais d'installation de nouveaux bureaux. Tu parles d'un gaspillage. En fait on avait annoncé la fermeture de TOUS les bureaux de réservation en Europe, sauf celui de Londres. Delta avait fait construire un grand "centre" de réservations a Londres. L'ouverture était annoncé pour le début 1996. Les employés qui le désiraient pouvaient demander leur transfert pour Londres. Les frais de déménagement seraient payés par la Compagnie. Moi aussi on m'avait offert le transfert, mais j'avais refusé, pour des raisons évidentes. Pensez donc, à quelques années de ma retraite, je n'allais pas me dépayser à nouveau, mais surtout il y avait mon Mike, nos amis, notre maison et nos projets... 



(Photo à droite:  Mike en 1996 et toujours aussi beau)

Mike et moi nous avions des projets pour notre maison, comme je l'ai déjà mentionné dans un chapitre précédent. Nous n'allions pas abandonner tout ça.

En outre, il y avait maman, qui était en très mauvaise santé depuis le décès de papa.

Le bureau ferma donc ses portes en février 1996 et tous mes collègues partirent pour Londres. Quant à moi, on m'avait demandé de rester un mois supplémentaire, afin de clôturer les dossiers en cours et pour emballer et expédier le matériel. Je partis en "pré-retraite" en avril de cette même année.

Enfin j'étais libre comme l'air, Ma carrière était arrivé à son terme. Je pouvais enfin me consacrer à 100% à mon Mike chéri. Comme mentionné plus haut, nous avions un projet, qui nous tenait vraiment à cœur. Mike avait toujours rêvé d'ouvrir un jour des "chambres d'hôtes", un "B&B" ... Voilà la raison pourquoi Mike et moi nous avions jeté notre "dévolu" sur cette grosse maison que nous avions achetés en 1976. Ce projet avait commencé a prendre forme dans l'esprit de Mike, après le décès de Mr. Vanmoer. L'appartement au deuxième était donc libre.

La partie arrière je le pris pour moi, pour y héberger mon "hobby" ... J'aimais les trains miniatures, et j'y installais donc mon "réseau" ... La partie avant allait devenir une chambre d'hôtes. ... En fait il y aurait deux chambres, une au premier et une au deuxième. Tous les deux avec une "salle de bains" privée en "suite".


En quittant mon emploi, j'avais touché le fruit de mon épargne "groupe" et nous avions commencé l'aménagement des chambres. D'abord le deuxième étage. Nous avions refait la salle de bains. La chambre fut repeinte, on y plaça de la moquette. On avait acheté deux lits d'une personne avec toute la literie. Nous avions décidés que cette chambre serait une "TWIN" a lits "jumeaux"... Ce fut un sacré travail, mais finalement la chambre fut prête. Nous étions satisfaits du résultat.

 Maintenant c'était au tour du premier étage. Comme la chambre était déjà installée, puisque c'était notre chambre d'amis, tout ce qu'il y avait à faire , c'était un nettoyage en profondeur et le rafraîchissement de la salle de bains. Cette chambre est meublée à l'ancienne, avec des meubles ayant appartenu à mes grands-parents. Il y avait un lit, pour deux personnes.


En 1997, les chambres étaient prêtes. Nous avions fait appel à une organisation qui s’appelait  "Bed & Brussels" et qui centralisaient les chambres d’hôtes de Bruxelles et qui s'occupaient des réservations. Après une visite d'inspection, nos chambres avaient étés acceptés (deux étoiles) ... Il ne restait plus qu'a régler quelques formalité, du genre: Assurance, TVA, une agrégation par la "COCOF" et de Bruxelles-Tourisme.

Entre-temps, Mike devait continuer à s'occuper de "New Horizons" qui survécut tant bien que mal. Il n'y avait guère plus que deux ou trois clients fidèles, dont le "mauvais payeur" qu'était la "CE" 

( Nous deux dans notre cuisine, photo prise par un "hôte")

La "COCOF" nous envoya un inspecteur pour vérifier que la maison offrait les garanties de sécurité suffisantes en ce qui concernait le gaz et l'électricité. L'inspecteur avait tout déclaré comme étant conforme, a l'exception du tableau électrique "général" dans la cave. Nous avons fait appel à un électricien qui nous avait installé un tout nouveau tableau et un nouveau compteur. Nous avions aussi remplacé la chaudière qui commença à donner des signes de défaillance, elle avait déjà plus de 25 ans d'Age. (Comme le temps avait passé vite !) Nous avons profité de l'occasion de faire placer un nouveau "boiler" d'une capacité de 250 litres. Cela nous procurerait de l'eau chaude en suffisance, pour nos hôtes et pour nous. Mais avec tout cela nos économies fondaient a vue d'œil

 


 
Finalement, ce fut fin 1997 que nous étions prêts à accueillir nos premiers hôtes. Ce fut un succès immédiat, inespéré. Les clients commencèrent à arriver régulièrement ... Nous avions des gens en moyenne une à deux fois par semaine, et par chambre. Il faut dire que notre maison est particulièrement bien située, à proximité immédiate d'une station de Métro. Le "Palais des Expositions est à quelques centaines de mètres. Le centre ville est facile d'accès. La plupart de nos clients étaient soit des exposants aux différents "salons", soit des visiteurs de ces "salons"  ...  Et puis bien sûr, des touristes.

Nous avons beaucoup aimé cette époque, qui était "faste" pour nous. Mon Mike était heureux comme tout, de voir son "enfant" avoir tant de succès. Cela nous aida à arrondir les fins de mois, et d'étoffer nos économies, qui en avaient bien besoin.

Nous avons hébergés des gens de toute  Nationalité, Des Français, des Anglais, des Italiens, mais aussi des Québécois, des Japonais, que sais-je encore... Nous nous étions fait des amis partout. Certains clients étaient revenus plusieurs années de suite.

Donc encore une période heureuse de plus dans nos vies. Côté sentiments, c'était toujours le beau fixe. Nous étions toujours très amoureux de l'un l'autre. Nous ne pouvions pas se passer de l'un l'autre. Nous faisions toujours tout ensemble. Le commissions, le ménage, nos vacances, etc. ... Le jardin était toujours impeccable. Bref, quand on apercevait Mike, Guy n'était jamais bien loin, et vice-versa. Nous étions inséparables !


Cela faisait plus de 30 ans que nous avions liés nos destins,
pour notre plus grand bonheur !  ...
Dieu, merci.



(Photos ci-dessus : Mike adorait jouer au "Croquet" ... le voici lors d'un "Tournoi" pour lequel nous nous étions déplacés a Ramsgate dans le Kent ... n'est-il pas élégant dans ses "whites" ? (-vêtements blancs-) Moi je trouve à beau à croquer)



  En 1999, un évènement tragique avait eu lieu. La mort de maman. Depuis de longues années déjà, sa santé était très précaire. Elle souffrait d'une "Polyarthrite Evolutive", particulièrement incapacitante. En outre elle souffrait d'une insuffisance rénale. Suite à un évènement, dont je ne me rappelle plus, maman fut emmenée à l'Hôpital Saint Jean. Là on apprit que ses reins ne fonctionnaient plus du tout. Elle devrait subir une dialyse deux à trois fois par semaine pour le restant de sa vie. Maman décida qu'elle ne voulait pas cela., et qu'elle préférait mourir dignement. Elle avait décidée qu'elle ne serait plus parmi nous, endéans les 3 jours. Et en effet, elle mourût 3 jours plus tard. Je suis certain que ce fut là une libération pour elle.
Juste avant de mourir, maman m'avait dit qu'elle n'approuvait pas la vie que je m'étais choisi. Néanmoins, elle m'a souhaité d'être heureux avec Mike. Ce que nous avons toujours été jusque là, Dieu merci.


Quelque jours plus tard, mon beau-frère, T..., fit un infarctus, suivi d'une attaque cérébrale. Heureusement, grâce à une intervention rapide et à la compétence des médecins, tout rentra dans l'ordre. On l'opéra et par la suite il n'en avait gardé que très peu de séquelles. Ce fût une période très stressante pour nous tous, et pour Nadine en particulier.


En ce qui concerne "New Horizons" cela continua, vaille que vaille. La "Commission" ne payait qu'au compte gouttes. En outre, l'Internet se développa de plus en plus. les entreprises, passaient leur commendes de livres et publications directement chez l'éditeur, évitant les intermédiaires. L'internet et l'informatique à été la cause de pas mal de "faillites". Heureusement pour nous le "B&B" marchait bien et cela nous aidait énormément pécuniairement.numérisation0150.jpg
Puisque "New Horizons" tournait au grand ralenti, Mike décida de chercher un "petit" boulot à mi-temps, afin de compenser un peu le manque à gagner. Il y avait toujours une hypothèque à payer, ainsi que le prêt pour le fonds de roulement de "New Horizons", qui courraient toujours. Il faut dire qu'a 55 ans, cela  n'était pas évident d'encore trouver du travail. Mais Mike en trouva un assez rapidement. Le "American Club of Brussels" cherchait un "Office Manager". Mike se présenta et réussit l'examen d'entrée avec succès. Il fut engagé à mi-temps. Il y est resté jusqu'en avril 2009, quand il prit sa retraite.




Le "B&B" continua à fonctionner jusqu'en 2002. C'est cette année là que j'avais commencé à ressentir par intermittence des douleurs sourdes dans la poitrine et dans la mâchoire inférieure. Je n'y avait pas attaché beaucoup d'attention au début, mais au fur et à mesure que les semaines passaient, les douleurs s'accentuaient. Surtout quand il faisait froid. Un soir, -on était déjà couché-, ces douleurs devinrent telles, que Mike, m'ordonna de me rhabiller. Cela ne pouvait pas continuer comme ça. Il m'emmena aux urgences à l'hôpital Brugmann. Il avait pris la bonne décision, car on suspecta immédiatement un début d'infarctus. On me donna des médicaments et on me mit en "observation". De temps à autre une infirmière venait voir si j'allais bien. Je me faisais du "mauvais" sang pour Mike, je n'avais aucune idée ou il était passé.


Je demandais doncNumériser0023 (2)-2.jpg à l'infirmière, si elle savait ou Mike était passé. Elle me répondit qu'il y avait quelqu'un qui était assis sur un banc dans le corridor, et qui avait l'air d'être très inquiet. C'était mon Mike chéri, qui à dû se morfondre et passer des moments angoissants tout en étant fou d'inquiétude. Personne ne l'avait tenu au courant de ce qui se passait. Officiellement il était un "étranger". J'avais demandé à l'infirmière, si Mike pouvait venir me tenir compagnie. Elle avait marqué son accord, et Mike pouvait venir s'asseoir près de moi. Comme j'étais heureux de le voir près de moi. Il me tint la main en la caressant et je vis qu'il avait pleuré. Il m'embrassa et me caressa le front. Je voyais bien qu'il était très inquiet ...

C'est dans des moments pareils, qu'on se réalise combien on est attaché à l'un l'autre, et combien qu'on s'aime.



Mike est resté quelque temps auprès de moi, puis je lui avais dit de rentrer à la maison, afin qu'il dorme un peu. Il en avait besoin, après toutes les émotions. Il partit donc, non sans réluctance, car il était très inquiet. Il me promit de revenir le lendemain.  


Je restais donc seul, et j'étais parvenu à dormir un peu. Le lendemain matin le cardiologue est passé. Mon infarctus s'était stabilisé grace aux médicaments et aux anti-coagulants. J'avait une artère "coronarienne" partiellement bouchée. Le docteur décida au placement d'un "Stent", pour maintenir l'artère ouverte. Aussitôt dit, aussitôt fait.



L'après-midi, j'eus la visite de mon Mike chéri et de Nadine, Thierry et Stéphanie. Je pus rentrer à la maison, le surlendemain. Si Mike n'avait pas pris la décision de m'emmener à l'hôpital, il y avait fort à parier que je ne serais pas ici aujourd'hui, à écrire ces lignes.



Evidemment, suite à cet incident, il fallut que je "ralentisse" et que j'évite de me fatiguer. J'avais aussi cessé de fumer. Nous décidâmes de fermer le "B&B" pendant quelque temps, le temps que je me remette et que je reprenne des forces. Donc c'était le repos pour moi. Après cet incident, je fatiguais assez rapidement et j'étais vite à court d'haleine. En outre il apparût que je souffrais d'un "Diabète du "Type 2". Côté "lit", nous y avons mis une "sourdine". Nous étions devenu plus "sages", si vous voyez ce que je veux dire.





Durant l'été 2002, j’eus une belle surprise, Je reçus un courriel d'un inconnu Hollandais, me demandant si j'étais bien "le" Guy qui avait habité à Amsterdam dans sa jeunesse et qui y avait fréquenté l'école Saint Thomas d'Aquin. Dans l'affirmative, il y avait quelqu'un qui me recherchait depuis des années, mais sans succès. Ce quelqu'un c'était Erwin, le camarade de classe qui prenait toujours ma défense, quand on cherchait à me tourmenter




Je l'avais complètement perdu de vue depuis que j'avais quitté la Hollande. J'avais bien essayé de retrouver se trace, mais il ne figurait plus dans l'annuaire du téléphone d'Amsterdam. Lui aussi n'avait pas trouve mon numéro dans l'annuaire de Bruxelles. Normal, notre numéro était répertorié sous le nom de Mike.

On c'est téléphoné, tout heureux de s'être retrouvé finalement. Il fut convenu qu'il viendrait, avec son épouse passer un week-end  chez nous à Bruxelles.



ela se fit en octobre 2002.
Erwin et Jeanny sont venus passer un long Week-end chez nous. Ce fut un franc succès. Finalement, après quarante années (ou presque) de séparation, nous nous étions retrouvés. Ils s'entendaient à merveille avec mon Mike (le contraire m'aurait étonné) ... L'épouse de Erwin était elle aussi charmante. ...
Durant l'été 2004 nous avions à notre tour visité les Horwitz, chez eux, à Vinkeveen, à mi-chemin entre Amsterdam et Utrecht. Erwin et Jeanny nous ont bien entendu servi de guide.
Nous avions beaucoup parlé, des choses de notre jeunesse, et bien sûr de mon Mike. Ils voulaient tout savoir sur lui, comment on s'était connu et qu'est ce qui nous avait fait de décider de lier nos vies. Erwin m'a avoué qu'il m'avait toujours soupçonné d'être "Gay" .

Entretemps, une loi, légalisant la cohabitation entre personnes de même sexe avait été adoptée et votée. Nous en avions immédiatement profité pour faire légaliser notre statut de couple; Nous avions acquis ainsi, pratiquement, les mêmes droits que les couples hétéros mariés. Nous étions donc légalement protégés au cas de décès de l'un ou de l'autre en ce qui concerne les droits de succession. Et il y avait d'autres avantages aussi.



 Ci dessus :  Photo de groupe dans la Salle des mariages de l'Hôtel de Ville de Bruxelles

Nous sommes mariés. Nous sortons de l'Hôtel de Ville >>>


  
Puis en 2004 la loi sur la cohabitation s'était élargie: Les "Gays" qui désiraient le faire, pouvaient maintenant contracter un mariage civil. Nous n'avons pas hésité et nous décidions de nous marier le plus rapidement possible. Le 29 janvier 2005, nous passion devant l'échevin de l'état civil, dans la superbe salle des mariages de hôtel de ville de Bruxelles. Nous étions unis aux yeux de la loi Belge. Inutile de décrire notre bonheur, cela se voyait sur nos visages.


(Photo : La découpe du gâteau, s'était fait à deux, comme il se doit !)


Nous avions qu'un seul regret: Nos familles n'étaient pas présents. Tout cela à cause d'un malheureux malentendu, un signal que nous avions mal interprété. Nous étions sous l'impression que mes proches n'étaient pas intéressés. Quelle stupide méprise. Nous en étions très tristes, Mike et moi. 



(photo Les deux "nounours" qui décoraient le gâteau et qui sont censés nous représenter - une idée de mon Mike...)


Quand à la famille de Mike, ils habitaient quand même un peu loin pour venir. Ils nous ont téléphonés le soir pour nous souhaiter beaucoup de bonheur. Ils étaient contents pour nous.


Enfin, ce quand même un bel et important évènement dans notre vie de couple. Finalement, après 38 années de vie commune, nous étions unis devant la loi. Ah, ce que nous étions heureux! Nous étions entourés de nos amis. Baudoin était le témoin pour Mike, Pierre, l'était pour moi. Les Horwitz avaient fait le déplacement depuis Vinkeveen. Il y avait Didier et Joëlle aussi, ainsi que quelques collègues de Mike du "American Club" ... Après la cérémonie à l’hôtel de Ville, il y eût la séance photo sur les marches de l'hôtel de ville. Mike avait eu quelques larmes d'émotion, discrètes. Des larmes de bonheur, je me hâte de le préciser ! Sans en avoir l'air, mon chéri était quand-même un "grand" sentimental.

Par la suite nous avons été manger un morceau, avec nos amis, dans un resto Grec de notre quartier. Nous y avion réservé une grande table. Nous étions une vingtaine. Puis nous sommes tous rentrés chez nous, pour y sabrer le champagne et pour découper notre gâteau .

Ce fut une très belle journée; Inoubliable. Ce fut en quelque sorte le "couronnement" de notre vie de couple. Vie qui pour nous avait été un grand succès.
Mais notre grand bonheur serait de courte durée ...


Il y eût un évènement, qui allait bouleverser notre vie
et notre façon de vivre ...


Quelques semaines plus tard, lors d'une visite à ma marraine, qui avait été hospitalisée, Mike ressentit une vive douleur dans son épaule droite, en s'asseyant dans notre voiture. Comme c'était supportable et qu'on croyait que cela se calmerait, nous avions donc pris la route. Arrivé a destination, la douleur ne s'était toujours pas dissipée, bien au contraire. Le soir venu c'était devenu insupportable. Mike souffrait terriblement. Je le conduisis donc aux "Urgences" de l'Hôpital Brugmann", à deux pas de chez nous.

Les médecins diagnostiquèrent une fracture de la clavicule droite. On nous fit patienter quelques instants, puis le Médecin était revenu avec les "Radiographies". On avait découvert quelque chose de suspect. Une décalcification de l'os de la clavicule. On fit des  test supplémentaires, afin de savoir de quoi il retournait. Les résultats seraient connus d'ici quelques jours.

Puis ce fut comme un "coup de tonnerre dans un ciel bleu".

Les examens avaient révélé que la décalcification ne ce limitait pas que dans la clavicule. Il y en avait à plusieurs endroits du squelette de Mike.

Mon pauvre Mike était atteint d'un cancer de la moelle osseuse, un "Myélome Multiple" ... Il fallait commencer le traitement au plus vite. On nous prévint que la probabilité de guérison était mince, tout au plus pourrait-on stopper ou ralentir la progression de cette maladie.

Il y avait 50% de chance que Mike répondrait favorable au traitement qu'on allait lui proposer et qu'il serait en "rémission" ... Soit cela marcherait, soit cela ne marcherait pas, et mon pauvre Amour se retrouverait dans une chaise roulante et serait mort dans un an. Quelle effroyable perspective !

Notre univers, nos beaux projets d'avenir, tout semblait s'écrouler autour de nous. Nous étions dévastés. C'est alors que je me suis réalisé, pour la toute première fois, que j'allais peut-être perdre mon Mike chéri. Cela ne m'avait jamais traversé l'esprit jusqu'alors.

Mais Mike n'était pas homme à se laisser abattre aussi aisément. Il avait une volonté en "acier" et un moral à toute épreuve. Le traitement proposé était tout nouveau et avait donné d'excellents résultats.
On allait extraire des "cellules souche" de la moelle saine de Mike. Ensuite après une courte "chimiothérapie" de choc, qui devaient tuer les cellules cancéreuses, on réinjecterait ces cellules souches saines, afin qu'ils régénèrent la moelle.

Mike entrait donc en "oncologie" à Erasme ou on effectua la "procédure" ... Le traitement fut très éprouvant pour Mike, le pauvre n'en menait pas large. Il devait séjourner en chambre d'isolation dans une atmosphère stérile. Il ne pouvait recevoir que peu de visites, et alors une seule personne à la fois. Les visiteurs devaient enfiler une combinaison stérile et porter un masque. Il fallait absolument éviter à Mike de contracter une infection quelconque. Suite à la "chimio" qui avait tué les cellule cancéreuses, Mike n'avait plus d'anticorps.

Il devait se reconstituer un toute nouvelle "défense" ...




Mon pauvre chéri, il faisait peine à voir. Il paraissait avoir vieilli de 10 années au moins. De mon côté, j'essayais de montrer bonne "figure", mais je ne n'en menais pas large non plus. Je me "voyais" déjà veuf après seulement quelques mois de mariage !



Beaucoup plus tard j'appris par ma sœur, à quel point  mon Mike m'aimait. Lors d'une visite qu'elle fit à Mike à l'hôpital, Mike avait soudainement éclaté en sanglots. Il avait déclaré à ma sœur, qu'il espérait de ne pas mourir le "premier" ! Il avait peur de me laisser tout seul !  Peur de ce que j'allais devenir sans lui ... Une fois de plus il pensait à moi, plutôt qu'à lui-même ..

Mon Dieu, Mike, ton espoir à été déçu, c'est quand-même toi qui est parti le premier, pour finir !!!

Ce fut une période très angoissante, que je ne souhaite à personne de vivre. Je m'attendais à tout instant de recevoir l’appel téléphonique fatidique, m'annonçant l'issue fatale: 

 l'annonce de la mort de celui que j'aimais le plus au monde !

Heureusement, ce coup de téléphone ne vint pas. Mike avait réagi très favorablement au traitement. Non seulement, il était en "rémission", mais il était en "rémission complète". Les cellules souche avaient complètement régénéré la moelle osseuse. Mike reprit très rapidement des forces. Imaginez notre joie, quand le médecin qui avait soigné Mike, nous apprit la bonne nouvelle. Nous allions pouvoir reprendre notre vie, là, où elle c'était arrêtée pour un moment.


Un chapitre des plus pénibles de notre vie
était derrière nous !!!